La Salle Fleur de Lys

En pénétrant dans la Salle Fleur de Lys de Honfleur, ce samedi 14 juin, pour le lancement du livre  Cabochon, un sacré original, par La Plume d’Oie de Montmagny, j’ai eu l’impression de revivre à rebours près de soixante ans de ma vie. Manquaient seulement les robes à crinoline et les coiffures hautes : une mode absolue du début de l’ère des « salles de danse ». La Salle Fleur de Lys fut le premier débit légal d’alcool à ouvrir à Honfleur, Bellechasse. Elle appartient aujourd’hui à la municipalité.

C’est en raison de l’absence d’une salle semblable qu’Eugène Audet, dit Cabochon, a pu faire autant d’argent en vendant de l’alcool de contrebande dans l’entre-deux-guerres comme pendant la Deuxième Guerre mondiale et après.

Lauriette Dion se souvient fort bien du moment où son défunt mari Julien Fournier avait ouvert cette Salle Fleur de Lys à Honfleur en 1957:

«Elle répondait à un besoin. Il n’y en avait pas dans les paroisses des alentours. Au début, le curé Fernand Bérubé n’était pas trop en faveur de ça. Mais il s’y est réconcilié. Il était ensuite très content de pouvoir y tenir ses parties d’euchre de fin d’année au profit de la paroisse.»

Lauriette Dion, 86 ans, assistait au lancement. Elle a remporté un exemplaire du livre de Cabochon offert en prix de présence par l’éditrice Mme Micheline Pelletier.

La Voix du Sud

Éric Gourde, journaliste à l’hebdomadaire La Voix du Sud, écrit à propos de cette publication :

« À Honfleur, le nom d’Eugène Audet est plus ou moins familier. Pour les plus vieux, le terme « cabochon » rappelle bien des choses, mais pas nécessairement de bons souvenirs.  Eugène Audet habitait à environ un kilomètre du village dans le 3e rang Ouest. Il a fabriqué et vendu de l’alcool de contrebande. « Tout le monde le critiquait, mais je me demande si on ne l’enviait pas un peu, car il tenait tête au curé même s’il ne méprisait pas nécessairement la religion », signale d’emblée l’auteur (du livre). »

Une soixantaine de personnes ont assisté à cet événement. Je les remercie ainsi que le maire de Honfleur, M. Marcel Blais, qui m’a fait l’honneur de sa présence. « Ma » municipalité et sa Livrothèque (bibliothèque municipale), dont la directrice est Mme Sylvie Morin, ont uni leurs efforts pour servir le buffet et le vin. Elles ont très bien su faire les choses ! Je conserverai un souvenir ému, reconnaissant et inoubliable, de ce retour dans mon patelin. Mme Pelletier, PDG de La Plume d’Oie, a insisté pour dire qu’en faisant paraître un récit sur Cabochon l’intention n’était pas de dénigrer un individu.

Cabochon, un sacré orinigal

Cabochon, un sacré original

Bref, il faisait un ciel complètement nuageux. Cabochon était sans doute posté sur un nuage là-haut pour observer ce qui se passait. Il n’a pas vociféré son désaccord avec ce que je disais : j’ai été chanceux ! Les crinolines d’autrefois manquaient, c’est sûr. Mais on comptait nombre de téléphones cellulaires. Et, la plupart, avec la fonction prise de photos aussi. Certains utilisateurs s’en servant d’ailleurs très rarement pour faire des appels téléphoniques.  2014 n’est plus… 1957 !

Disponibilité du livre

La Livrothèque est fermée pour l’été. Mme Morin affirme qu’on peut acheter le livre pendant ce temps au Complexe municipal de Honfleur, 320, rue Saint-Jean, 418-885-8195. On peut aussi le trouver dans les librairies Renaud-Bray ou Pantoute, Fournier à Lévis, ou le commander à l’éditeur La Plume d’Oie à Montmagny.