Le cinéma Cartier, dans la rue éponyme à Québec, est probablement le seul survivant des cinémas qui divertissaient la Vieille Capitale à une lointaine époque.
Pour nous élèves du Collège de Lévis, il était le plus éloigné des cinémas « accessibles » à pied de l’autre bord du fleuve, une fois que nous avions pris le bateau pour le traverser. C’était si nous ne nous arrêtions pas à l »Empire, côte de la Fabrique, ni au Capitol ni au Cinéma de Paris, au Carré d’Youville. Il se situait à la limite maximale de ce que nous pouvions marcher en nos sorties de mercredi après-midi, marcher et revenir à temps à notre bercail pour 18 h. En effet, nous suivions au collège le système français : congés le mercredi après-midi et le samedi après-midi, classe le samedi matin.
Le cinéma Cartier a été construit en 1927. Il a fermé en 1987. Mais il a rouvert en 2001 et son propriétaire Yvan Fontaine a ajouté sept salles de plus, tout en reconnaissant la rentabilité comme difficile.
Le Cartier se veut un cinéma de proximité, à fréquenter par les citoyens du secteur sans prendre l’autobus. Le propriétaire confiait en décembre 2015 qu’il aimerait « mieux remplir ses salles ».
La concurrence vient des cinémas à Place Sainte-Foy, non extrêmement éloignée. Un règle tacite veut que les mêmes films ne soient pas présentés dans deux cinémas à moins de cinq kilomètres de distance.
La rue Cartier est une intersection tombant sur la rue Saint-Jean en remontant celle-ci vers Sainte-Foy, à peut-être cinq ou dix minutes après avoir passé les Portes.
Cinéma Somerset à Ottawa
Le seul autre exemple de longévité que je connaissance, dans une autre ville, est celle du cinéma Somerset à Ottawa. Dans la partie Ouest (de l’autre côté du canal Rideau) de la rue nom, il se trouvait dans un secteur infiniment plus commercial, soit tout près de la jonction avec la rue Bank. Il a toutefois fermé en 2000.
Ces petites structures ne sont pas de grands monuments. Mais ce sont des points de repère qui rendent la vie sympathique dans une ville.
Ci-dessus, photo empruntée au journal Le Soleil.
Ci-contre, Cinema Paradisio, film de Giuseppe Tomatore en 1989, avec Philippe Noiret, Salvatore Cascio, Marco Leonardi et Jacques Perrin. Photo d’Internet.