JOSÉE BLANCHETTE dénonce la course aux « J’aime » – style Facebook – à laquelle cèdent les journalistes et tout autant leurs patrons.

CHRONIQUEUSE à la pige au Devoir depuis 30 ans, elle se plaint de l’ensorcellement et de la timidité que les médias sociaux sont en train d’implanter dans la presse : « On ne montre plus aux gens que ce qu’ils veulent lire ou entendre. »

Et encore la langue de bois, la rectitude politique, la peur des poursuites en diffamation, la «course aux « J’aime », au nombre de votes par article». «Nous risquons de devenir complaisants, car nous avons le devoir de plaire», dit l’éternelle pigiste, qui note une répartie implacable des lecteurs qui n’ont pas aimé l’utilisation de tel ou tel mot, jugé choquant. «Le Far West nous oblige à porter des gilets pare-balles sur nos avatars souriants», dit-elle en prose toute Blanchette.

Le dernier paragraphe est cité textuellement de Marie-Andrée CHOUINARD, « Sans médias indépendants, la liberté de presse ne sera plus », « Le Devoir, 5 mai 2016, A 7.

Afficher la suite

 
Voilà un extrait de sa participation aux forums « Devoir de réfléchir » organisés par le journal de Le Devoir. Le sujet débattu ce jour-là était l’indépendance de la presse, et le conférencier principal, M. Brian Myles, depuis janvier 2016 directeur de ce quotidien.
 
M. Myles a demandé une fois de plus que les gouvernements dispensent une aide aux journaux indépendants (Le Devoir l’est), s’ils veulent leur survie et s’ils estiment que ces organes de presse hors catégorie sont essentiels.
 
La survie des journaux écrits ressemble une piste â obstacles au moment où Internet rafle la majeure partie de la publicité et menace l’existence de la télévision. Bien des critères passés sont remis en cause.
 
Ces séances « Le devoir de réfléchir » se tiennent régulièrement sur des sujets divers, et dans des villes différentes, après une annonce dans Le Devoir.
 
(Photo en en-tête de Josée Blanchette : Le Devoir.)