JOSÉE BLANCHETTE dénonce la course aux « J’aime » – style Facebook – à laquelle cèdent les journalistes et tout autant leurs patrons.
CHRONIQUEUSE à la pige au Devoir depuis 30 ans, elle se plaint de l’ensorcellement et de la timidité que les médias sociaux sont en train d’implanter dans la presse : « On ne montre plus aux gens que ce qu’ils veulent lire ou entendre. »
Et encore la langue de bois, la rectitude politique, la peur des poursuites en diffamation, la «course aux « J’aime », au nombre de votes par article». «Nous risquons de devenir complaisants, car nous avons le devoir de plaire», dit l’éternelle pigiste, qui note une répartie implacable des lecteurs qui n’ont pas aimé l’utilisation de tel ou tel mot, jugé choquant. «Le Far West nous oblige à porter des gilets pare-balles sur nos avatars souriants», dit-elle en prose toute Blanchette.
Le dernier paragraphe est cité textuellement de Marie-Andrée CHOUINARD, « Sans médias indépendants, la liberté de presse ne sera plus », « Le Devoir, 5 mai 2016, A 7.