Au Collège de Lévis, nous avons eu en 1957 pendant quelques semaines l’usage d’un local indépendant pour organiser la célébration de la Sainte-Catherine.
Ti-Ben Routhier, de l’année après nous, me dit qu’eux aussi ont utilisé ce local pour la même fin. Et Jean-Marie Angers m’assure que les élèves venant avant nous en avaient aussi profité.
Nous l’avions baptisée : le « Shanty ». J’ignore pourquoi. Nous y emportions nos disques et les faisions jouer. Nous avions le droit de partir n’importe quand de la salle des Grands, pour aller « au local »; le droit de penser, de rire ou de ne rien faire. Je ne me rappelle pas que nos maîtres de salle soient venus nous surveiller. C’était la première marque de confiance et de liberté que les autorités nous accordaient. L’avons-nous vu ainsi à l’époque…? Que la question reste posée.
Les élèves de Rhétorique organisaient traditionnellement cette fête de la Sainte-Catherine : en soi, un banquet pour les pensionnaires, dans un réfectoire décoré, suivi d’un spectacle à l’auditorium. Ce « Shanty » de sous-sol ressemblait plus à un atelier de travail. Je crois que c’était une chambre à débarras, avec ses murs peints en gris. Mais avons-nous vu cette grisaille ? Probablement pas. Pour nous, cette pièce symbolisait davantage une oasis de liberté, où nous avions la liberté de faire ce que nous voulions.
Plusieurs ont joué aux cartes. D’autres ont parlé, discuté. Sur notre tourne-disque (venant d’où… autre question), deux pièces ont joué plus que les autres, disque et revers, les deux des Jérolas. C’était pour l’une « Méo penché » et pour l’autre « La veillée chez le père Jos », dont voici le lien.
ROSAIRE LACROIX nous a transmis une photo datant de cette période. Avec l’aide d’Yseult Roy Raby(1), de Marcel Routhier(2) et de Guy Dodier(3), je crois avoir réussi à identifier tous les confrères qui y apparaissent.
À l’arrière, Claude Darveau, Jean-Marie Savoie, Guy Lapierre. Jean-Marie Raby(1), Uriel Rouleau et Genois Vachon(2).
Devant eux, Jacques Therrien, Jean-Marie Angers, Réal Lefebvre(3), Rosaire Lacroix, bras étendu.
Autre rangée : Marcel Routhier, Yvon Audet, André Gourde, Gilles Picard.
Enfin, à l’avant, Léonce Roy(1), Pierre Dubuc, Marcel Proulx, Yvan Chabot(2), et Ronald Guérin leur faisant face.
Le noir et le blanc de cette photo est remarquable. Rosaire m’a dit : « J’avais réglé mon appareil et l’avais donné à un autre, pour qu’il prenne la photo, comme je le faisais très souvent. » Il avait surtout un bon appareil, ce qui était rare à l’époque.
Le 35 mm ne connaîtra son cycle de gloire que plus tard. Évidemment personne, personne, personne ne pensait à la photo numérique, encore moins avec téléphone !
Merci Rosaire. J’invite tous les autres qui ont des photos d’époque à nous les partager pour le plaisir.
(Photo fournie par ROSAIRE LACROIX)
Germain Dion
gdn33@videotron.ca
Article retouché le 24 novembre 2018
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