par l’abbé Léonce GOSSELIN –
Enseignant au souvenir impérissable, l’abbé Jacques Tessier fut un grand mélomane autodidacte qui pendant quatre décennies a donné un nom à la musique au Collège de Lévis.
Nous l’appelions le « père Tess » . Très entreprenant, il a fait chanter beaucoup de monde : la Palestrina, la Schola, les chorales de Noël, les Escholiers mélomanes et les Pleins-feux au secteur collégial. On lui doit la direction de plusieurs opérettes comme Henri IV en famille lors du centenaire du Collège de Lévis en 1953 et l’opéra Joseph en Égypte en 1956. Durant mes années de collège, j’ai eu le plaisir de participer à plusieurs de ces groupes chorals. J’ai beaucoup appris de lui.
Il a su développer les talents de jeunes étudiants qui n’avaient aucune culture musicale.
Il demeure dans la mémoire de ses anciens élèves « un maître généreux » qui s’est distingué par sa vaste culture, un homme au caractère loyal (et bien trempé !), un prêtre pleinement engagé dans son sacerdoce.
Sur l’harmonium de sa chambre, aux murs couverts de disques et de partitions, il nous apprenait nos parties à interpréter en les pianotant. Il avait une oreille très fine. Il était d’une sévérité impitoyable pour qui ne suivait pas le temps, certains d’entre nous l’ont connu.
L’abbé Jacques Tessier est décédé le 25 novembre 2016 à la Résidence Cardinal-Vachon, de Beauport, à neuf mois d’être centenaire. Avec lui, s’est éteint le doyen des prêtres du diocèse de Québec. Il était l’aumônier de l’armée de réserve (CEOC) avec le titre de major-abbé. Il comptait 73 ans de prêtrise.
Aîné de onze enfants, dont neuf survivants, il venait de Saint-Casimir dans Portneuf. Il avait étudié au Séminaire de Québec.
Quel est le sens de la vie et de la mort d’une telle personne? Qu’est-ce que ces 99 années d’une vie si bien remplie ont bâti ? Est-ce que tout s’arrête là et pour toujours et bascule bêtement dans le néant ? Non. Il y a quelque chose en nous qui s’insurge contre la mort, qui nous fait dire que ça ne se peut pas, que cette richesse d’humanité qu’était l’abbé Tessier disparaisse et soit perdue à jamais ?
Il aura laissé une empreinte profonde dans ma vie et dans celle de plusieurs autres mélomanes. Merci pour tout, abbé Tessier ou – plutôt – « père Tess » !
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Léonce Gosselin, de Sainte-Claire, prêtre à la retraite, fait du ministère occasionnel dans un secteur de Chaudière-Appalaches comprenant notamment Sainte-Marie-de-Beauce.
De notre classe de finissants (1952-1960) au Collège de Lévis, une autre voix remarquable fut hors de tout doute celle du notaire Hugues Laquerre, de Sainte-Foy.
