Soixante ans de souvenirs rejailliront à notre esprit lors du conventum de la Rhétorique 1958 du Collège de Lévis qui se tiendra à Québec, ce mercredi 23 août 2017.
Le mot « ordinateur » était inconnu à notre départ du collège en 1960. Sinon, un crayon, une gomme et un taille-crayon l’auraient constitué. Nous avons dû apprendre à composer avec : les téléviseurs et les téléphones de toutes les couleurs et grandeurs, les télécommandes, les menus différents, La P’tite vie, Les Bougon, le rock ‘n’ roll, le limbo, le twist, le yé-yé, (et j’en passe, n’en déplaise aux jeunes !), les micro-ondes, les VHS et les DVD, les maillots de bain deux-pièces, les bikinis, la mini-jupe, les hot pants et la robe longue. Nous avons affronté de réels « dangers ». À chaque fois, nous avons fait preuve d’un courage unique.
Le grand magasin à rayons de la Compagnie Paquet est disparue à Québec, ce qu’on aurait cru impossible dans notre petite tête d’adolescent.
Nous avons assisté en loge rapprochée au premier Carnaval de Québec, et de très près, aux premières courses annuelles en canot sur les glaces du fleuve en nous félicitant s’il ne faisait pas un froid à pierre fendre ces dimanches-là sur les falaises de Lévis où nous étions postés.
Au Collège de Lévis, j’ai bien vu ici et là passer quelques ballons de football. Mais c’est une fois rendu à Ottawa que j’ai compris l’importance de ce sport. N’ayez crainte : s’il m’avait fallu y jouer, j’aurais été aussi « poche » qu’au hockey et au baseball (Jean-Marie Angers me l’a dit).
Certains continuent à chercher ce que pouvaient bien contenir les scènes ou bouts de film, qu’on leur a coupés à la lampe de poche, pendant certaines projections faites à l’auditorium du Collège de Lévis. Ils sont de bonne foi. Ils ont bon espoir d’arriver à le trouver un jour.
Nous revoyons des maîtres de salle et des professeurs, certains au caractère moins plaisant, qui se dévouaient pour nous. L’abbé (Alphonse) Levasseur avait toujours quelque construction à réparer ou à fignoler.
Le père Narcisse (Roy) a aidé JMA à se fabriquer un radio cristal. C’était pour qu’il puisse écouter les parties de hockey, couché dans son lit au dortoir le soir, et nous en donner les résultats le lendemain.
J’ai su, su, que certains pensionnaires sortaient illégalement pour aller en ville la nuit. Chut, chut ! On ne dira pas comment. Des réputations sont à préserver.
Il y aurait aussi des événements tristes à relever. Plusieurs parmi nous ont malheureusement connu la maladie et sont partis. Ils restent présents dans notre esprit et nous sommes de tout cœur avec leur famille.
Guy Lapierre a conçu l’idée de tenir ce conventum. Il l’a d’abord proposé chez lui à Mont-Tremblant. La distance a été un problème. Il en a parlé ensuite à Benoît Groleau de Québec. Là, Jean-Marie Angers s’y est grandement associé, puis Yseult Roy Raby et moi-même.
Rendez-vous est donné pour 10 h, le mercredi 23 août, au nouveau Pavillon Lassonde du Musée national des beaux-arts du Québec afin de visiter l’exposition des peintures expédiées par les abbés Desjardins de la France au Québec pour les préserver de la Révolution française. Nous dînerons au Musée. Les intéressés pourront visiter en après-midi l’autre exposition spéciale de Philip Halsman, photographe du Life, qui a capté Marilyn Monroe et d’autres célébrités. Ou ils pourront rester sur place à causer. L’après-midi sera assez libre.
Nous avons vécu une période riche et, somme toute, bien vécu.
Au plaisir de vous revoir, toutes et tous, dans un milieu qui évoquera notre jeune âge, et merci à ceux qui nous ferons le cadeau de leur présence.
Germain Dion
PANORAMA du Lévis assez actuel : crédit à un site de photos du Collège de Lévis de Pierre Bélanger, que je remercie. Je reconnais les édifices. Mais je ne me risquerais pas à préciser la vocation de plusieurs d’entre eux aujourd’hui.