(Photo de Pierre Cadrin, 2014, tirée du livre Les excommuniés de Saint-Michel)
par Rémi MARCEAU
Voici, non la première, mais la deuxième maison à s’ériger sur la terre que Jacques-François Marceau choisit comme site pour implanter les Marceau sur la rive-Sud de Québec.
Lui et sa femme Élisabeth Jinchereau avaient traversé le fleuve en chaloupe à rames pour s’établir dans Bellechasse vers la fin des années 1600. Ils provenaient de l’île d’Orléans.
Ils ont bâti leur maison à l’endroit connu de nos jours comme le chemin Lemieux, à l’est du village de Saint-Vallier. Après sa construction, la veuve de Jacques-François l’a fait agrandir de 20 pieds sur 20 à 20 pieds sur 40 pour permettre une habitation bi-générationnelle avec leur fils François. On l’a reconstruite au même endroit en 1828.
La photo de la maison actuelle et l’information proviennent du livre de Gaston Cadrin, Les excommuniés de Saint-Michel au XVIIIe siècle, Québec, Éditions GID, 2015.
Je me suis rendu sur les lieux voir l’endroit. S’ouvrant sur la baie de Bellechasse, à proximité du manoir du Domaine Pointe de Saint-Vallier, le site offre une vue splendide sur le fleuve. Cette vue a avantagé et désavantagé à la fois notre famille.
Gaston Cadrin descend d’un de ces excommuniés qui avaient pris parti pour les Américains contre les Britanniques et contre l’Église pendant la guerre d’Indépendance de ce pays. Pierre Cadrin, son ancêtre, sermonna le curé en pleine église pour s’être opposé à l’invasion des Américains au Canada en 1775-1776.
La douloureuse Conquête
Le site sur la baie de Bellechasse a désavantagé notre famille à la conquête anglaise; il était facile d’accès par le fleuve Saint-Laurent.
François Marceau, le pionnier de France, s’était installé à l’île d’Orléans vers 1666. Il avait épousé en 1771 Marie-Louise Bolper, Fille du Roi récemment débarquée. Ils s’établirent à Saint-François, I,O, ils eurent cinq enfants, dont Jacques-François.
Ce dernier de la première génération née en Nouvelle-France migra vers la rive-Sud en 1692. Il figure parmi les premiers concessionnaires de la seigneurie de La Durantaye. Il sera très actif dans la construction de l’église de Saint-Vallier, comptera parmi les marguilliers et contribuera à l’érection de la paroisse en 1714. Il décède en 1721 et est enterré dans le sous-sol de l’église.
De sa descendance immédiate née rive-Sud, François – l’époux de Françoise Beaudoin – est le fils aîné de sept enfants. Il sera abattu comme son beau-frère Pierre Gautron, l’époux de sa sœur Marie, par les rangers américains à Saint-Vallier en août 1759. Augustin Marceau son frère périra sur les plaines d’Abraham en septembre. Il était marié à Marguerite Corriveau, tante de Marie-Josephte Corriveau tristement connue sous le surnom de « La Corriveau ».
Comme Pierre Cadrin était l’époux de Marie-Marthe, une autre sœur Marceau, nos généalogies familiales se croisent alors.
Nous descendons de Jean-Baptiste Marceau, le seul survivant qu’eut François Marceau suite à cette période troublée qui affligea considérablement sa famille.
Le livre de Gaston Cadrin est intéressant pour ses révélations sur les « excommuniés », mais aussi pour ses informations intéressantes concernant notre famille Marceau, « La Corriveau » et le « Meunier Nadeau », etc. J’en recommande la lecture.
Autres sources
Rémi Marceau, « Ludger Marceau de l’écart en Oregon à Saint-Lazare », revue Au fil des ans de la Société historique de Bellechasse, printemps 2016, p. 32-39.
« Ludger Marceau, de l’Oregon… à Saint-Lazare » https://www.germaindion.com/2016/08/21/ludger-marceau-en-oregon-puis-a-saint-lazare/
Aussi disponible sur Facebook, à « Germain Dion – écrivain ».
Manoir du Domaine Pointe de Saint-Vallier, ouvert aux activités
touristiques et culturelles l’été. (Photo : leur site)
mon ancetre!
Ma famille descendons directement de Augustin qui est mort sur les plaines d’Abraham en septembre 1759
Merci pour le billet. Très intéressant.
Il est cependant peu probable que François Marceau, l’époux de Françoise Beaudoin, fut tué en même temps que Pierre Gautron durant le raid à Saint-Vallier, car le raid a eu lieu le 30 août 1759 et que la date de décès de François Marceau est le 6 août 1759 selon plusieurs sites généalogiques dont Nos Origines (https://www.nosorigines.qc.ca/GenealogieQuebec.aspx?genealogie=Marceau_Francois&pid=99091) et même le livre de Gaston Cadrin (Les excommuniés, p. 180). Il a d’ailleurs été inhumé à l’Hôpital général de Québec, toujours selon Gaston Cadrin. Il est plus probable qu’il était à Québec et fut tué durant le siège de Québec, comme son frère Augustin qui est mort, comme vous l’avez dit en septembre sur les plaines.
Merci pour votre article qui m’a servi de base pour mes recherches sur mes ancêtres Jacques Marceau et son fils Augustin.